L’ostryer de Virginie
19 Oct 2021
Ostrya virginiana
Il n’y a pas que le charme de Caroline qui s’est mérité le nom de « bois de fer ». Ce dernier était en effet utilisé pour la confection d’outils nécessitant un bois très dur. Il en va de même pour l’ostryer de Virginie, véritable bois de fer, presque impossible à fendre pour s’en faire du bois de chauffage. Certains retracent l’origine de cet arbre comme une introduction par le sud des États-Unis, d’autres affirment qu’il est un arbre indigène du Québec dans tous ses droits. Qu’il soit introduit ou non, sa zone de rusticité (3a) nous permet de le planter sur la majorité du territoire québécois sans craindre que l’hiver puisse lui causer du tort.
Un ostryer de Virginie sur notre sol peut atteindre de douze à quinze mètres de hauteur et huit mètres de largeur. Il ne s’agit donc pas d’un arbre qui menacerait grandement les structures. Étant d’un bois très dur, sa croissance sera typiquement lente. Les branches de l’ostryer de Virginie sont dressées vers le haut, surtout pendant la jeunesse de l’arbre. Cet aspect s’estompe avec l’âge, alors que son allure devient plus arrondie, et que le poids des branches les fait retomber sur elles-mêmes. La cime prend alors de la largeur, gardant pourtant des branches assez courtes.
Le tronc de l’ostryer de Virginie est bien droit, caractéristique en effet d’un bois très dur. En revanche, son écorce est mince, d’une couleur brun pâle presque grisâtre au sommet des cavités. Celle-ci se décolle facilement en de longues lanières retroussées, et curieusement, puisque ce phénomène est habituellement réservé aux arbres plus âgés, ceci se voit également chez les jeunes spécimens.
Les feuilles sont en forme de pique allongé, d’environ sept à douze centimètres de longueur. Légèrement dentées, elles peuvent facilement être confondues à celles de l’orme américain.
En été, elles seront vert jaunâtre, alors qu’elles seront d’un jaune doré à l’automne.
Les fruits et la faune
Les fruits de l’ostryer n’ont rien d’attrayant en matière de valeur ornementale, mais, en qualité d’arbre indigène, ils servent à nourrir les oiseaux. Il s’agit de petites poches vertes, puis brunes à maturité, toutes rassemblées autour d’un pédoncule.
Conditions optimales
L’ostrya virginiana de son nom latin, peut s’accommoder au plein soleil ou à l’ombre, peu lui importe. Une bonne humidité pour le sol, ainsi qu’un lieu où il sera à l’abri du sel de déglaçage et du compactage seront toutefois de mise.
Élagage et entretien de l’ostryer
Puisqu’il s’agit d’un arbre à croissance lente, il faut effectuer la taille avec parcimonie. Certes, l’arbre ne devient pas si grand, un espace de cinq mètres avec les structures pourrait bien baisser le besoin en élagage à son minimum. De plus, puisqu’il croît lentement, la nécessité de couper de grandes sections pour libérer les structures devrait diminuer également. Ainsi, il suffira d’une bonne taille de formation dans sa jeunesse pour limiter les défauts d’architecture et pour prévoir la direction que prendront les branches allant vers les structures, ce qui minimisera le besoin en élagage. Pour les travaux subséquents, il faut impérativement respecter le seuil du 20 % d’élagage et ne jamais excéder cette limite. On voudra aussi surveiller la présence de bois mort, question de ne pas recevoir soudainement une branche de « bois de fer » sur la tête…
Contrairement à un arbre vivace et à croissance rapide, comme l’érable à Giguère, l’ostryer de Virginie pourrait ne pas se remettre d’une taille trop sévère. En effet, lors d’une taille, des ouvertures sont créées dans l’arbre. Celles-ci sont alors susceptibles de laisser entrer des pathogènes. Certaines essences d’arbre guérissent rapidement des coupes faites lors de l’élagage, mais l’ostryer de Virginie pourrait se voir vulnérable plus longtemps. Préférablement, il sera planté assez loin des structures pour que la taille soit gardée pour de rares interventions minutieuses.
Maladies
L’ostryer de Virginie est en proie à la maladie fongique du faux amadouvier. Celui-ci produira une carie qui peut prendre de larges proportions. Il faut aussi porter une attention au polypore oblique, carie plutôt dangereuse qui peut faire casser l’arbre. Il est toutefois assez rare de voir ces maladies apparaître.
Sources :
- Després, Catherine, et Ariane Desjardins, Abécédaire des arbres de A à Z, Éditions Petite Fleur., 2019.
- Dumont, Bertrand, Des arbres pour les jardins paysagers: sélection, plantation et entretien faciles, 2015.
- Farrar, John Laird, Les arbres du Canada, Les Editions Fides, 1996.
- Hodgson, Larry., Arbres, Saint-Constant, Qc, Broquet, 2012.
- Innes, Louise et al., Principales maladies des arbres au Québec, Québec, Publications du Québec, 2006.
- Leboeuf, Michel, Arbres et plantes forestières du Québec et des Maritimes, 2016.
- Pellerin, Gervais, et Hydro-Québec, Répertoire des arbres et arbustes ornementaux: 1760 espèces et variétés de végétaux du Québec, Montréal, Hydro-Québec, 2010.
- Williams, Michael D, Guide d’identification des arbres du Québec et de l’est de l’Amérique du Nord, Saint-Constant, Québec, Broquet, 2008.
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