Le cèdre du Canada

02 Sep 2021

Thuya occidentalis

Le thuya, que l’on appelle communément le cèdre, n’appartient pas proprement à la famille du cèdre. Celle-ci, en effet, est inexistante en Amérique, et pourtant l’appellation demeure. Une forêt avec une forte dominance en thuyas s’appelle toujours une cédrière, allez comprendre…

Hormis cette ambiguïté concernant son nom (et nous l’appellerons volontiers par le nom de cèdre), il s’agit d’une espèce indigène du Québec très répandue et souvent utilisée comme arbre ornemental. En général, on l’utilise pour la confection de haies de cèdres pour ses propriétés qui en font un arbre idéal pour cet usage. Il reste vert toute l’année sans perdre ses feuilles, il résiste à la taille et se fournit rapidement. Or, il est aussi possible de profiter du cèdre comme arbre en part entière, sans jamais sortir son taille-haie !

Pour celui qui cherche à exploiter le cèdre blanc comme arbre, il sera intéressant de noter qu’il est une essence à croissance rapide, il est donc de choix pour un reboisement et pour un jardin qui manque de maturité. À l’âge adulte, il peut atteindre de 15 à 20 mètres de hauteur et quatre mètres de largeur. Son tronc devrait atteindre un diamètre de 30 centimètres, en donnant une apparence unique de torsade et d’irrégularité. Il n’est pas rare de voir un cèdre, avec son port pyramidal et bien fourni, ayant un certain angle comme une tour de Pise et parfois même avec une longue courbe à partir de la base. Lorsque ses pousses annuelles ne sont pas taillées, comme le veut la tradition, il sera plutôt clairsemé et laissera entrevoir le tronc avec son écorce qui donne des couleurs qui vont du brun pâle au gris. L’écorce du cèdre mature s’effiloche en grandes lanières.

Les feuilles d’un cèdre se présentent sous forme d’écailles, mais stimulent aussi l’odorat par son odeur caractéristique d’huile essentielle. Il suffit de frotter les feuilles en les pressant entre les doigts pour profiter de son arôme unique en son genre. Par ailleurs, plusieurs compagnies recyclent les résidus de taille de cèdres et offrent le ramassage gratuit pour la confection d’huile. D’un vert mat qui, en qualité de conifère, perdurera tout l’hiver, le cèdre est un choix parfait pour procurer de l’intimité.

Le bois du cèdre est, lui aussi, parfumé. On l’utilisait jadis comme matériau de résistance à l’eau, notamment pour la construction de bateaux.

Les fruits et la faune

Les fruits, sans intérêt ornemental, sont de petits cônes allongés d’environ huit millimètres. L’intérêt revient en revanche aux oiseaux qui s’en nourrissent, alors que l’arbre leur offre par le fait même un excellent abri pour y installer un nid.

Conditions optimales

Le cèdre préfère les lieux humides, on l’aperçoit généralement près des cours d’eau et des crêtes rocheuses. Bien qu’il tolère l’ombre, il n’est pas rare d’observer un trou par manque de développement dans une haie qui manque d’ensoleillement. Avec sa plantation superficielle, il ne menacera pas les structures près du jardin, et il sera également facile à planter. Il faut toutefois veiller à ne pas le planter à un endroit qui l’exposera à du sel de déglaçage.

Élagage et entretien du cèdre

Évidemment, on pense ici en premier lieu à la taille de haie. Pour une haie élégante, bien fournie et qui reste dans les paramètres acceptables pour son milieu (proximité avec les fils et autres structures), l’idéal est de faire une taille des pousses annuelles une à deux fois par année. En revanche, une taille irrégulière ou une négligence sur plusieurs années peut obliger à dire adieu à sa haie ! En effet, une fois les inégalités installées et l’ampleur de la haie établie, il devient impossible au tailleur de haies de lui redonner une forme optimale, faute de pouvoir tailler les pousses annuelles. Car, s’il devait tailler à la profondeur nécessaire pour redonner l’aspect souhaité, il serait obligé de tailler plus loin que la verdure, ce qui provoquerait des brûlures et, possiblement, le dépérissement de la haie puis sa mort.

Pour l’entretien d’un cèdre qui fait figure d’arbre, il s’agira d’interventions minimes. Pour donner un aspect d’arbre, c’est-à-dire pour que votre cèdre n’ait pas seulement l’allure d’une grosse boule verte, nous recommandons de tailler le bas de la couronne pour révéler le tronc. Il faut ensuite se rappeler que l’aspect d’arbre ordinaire est ce qui est recherché, il ne faut donc pas sortir le taille-haie ! On laisse pousser l’arbre à sa guise et, au besoin, on surveille l’intégrité des structures environnantes comme les fils et la toiture.

Maladies

Le cèdre est reconnu comme un arbre très résilient. La seule maladie notable est l’acarien, mais celui-ci ne vient que lors de grandes sécheresses. Il suffit donc d’assurer un taux optimal d’humidité.

Bibliographie

• Després, Catherine, et Ariane Desjardins, Abécédaire des arbres de A à Z, Éditions Petite Fleur., 2019.
• Dumont, Bertrand, Des arbres pour les jardins paysagers: sélection, plantation et entretien faciles, 2015.
• Farrar, John Laird, Les arbres du Canada, Les Editions Fides, 1996.
• Hodgson, Larry., Arbres, Saint-Constant, Qc, Broquet, 2012.
• Innes, Louise et al., Principales maladies des arbres au Québec, Québec, Publications du Québec, 2006.
• Leboeuf, Michel, Arbres et plantes forestières du Québec et des Maritimes, 2016.
• Pellerin, Gervais, et Hydro-Québec, Répertoire des arbres et arbustes ornementaux: 1760 espèces et variétés de végétaux du Québec, Montréal, Hydro-Québec, 2010.
• Williams, Michael D, Guide d’identification des arbres du Québec et de l’est de l’Amérique du Nord, Saint-Constant, Québec, Broquet, 2008.