Quel arbre planter près de la maison ?

09 Sep 2021

Introduction

Généralement, lorsqu’on fait l’aménagement paysager de notre maison, les végétaux qui seront le plus près de la maison seront des arbustes. Cela est bien normal puisque ce qui est recherché est l’ornement. Il se trouve aussi que les racines des petits arbustes ne menacent pas beaucoup les fondations. Les arbres à moyen ou grand déploiement seront réservés pour une plantation à plusieurs mètres de la maison. Pourtant, certains arbres, sans pouvoir se qualifier d’arbustes, pourraient s’agencer près de la maison, en apportant un trait esthétique différent, tout en étant sécuritaires pour la fondation. Après avoir exploré les raisons pour planter un arbre près de la maison, nous allons donner quelques suggestions d’arbres qui sauront embellir la façade, tout en respectant l’intégrité de la fondation.

Pourquoi planter près de la maison?

Les façades de maisons sont le plus souvent ornées de fleurs et d’arbustes. Cela donne un aspect soigné et chaleureux. L’arbre proprement dit, celui qui atteint des hauteurs de 15 à 20 mètres, est réservé pour le milieu du terrain. En effet, avec une telle grandeur, les branches finiraient par abîmer la toiture, sans compter que le tronc de l’arbre pourrait s’élargir au point de toucher la maison. Qui plus est, bien que les racines ne provoquent pas de dommages aux fondations dans des conditions normales, si une distance minimale de trois mètres n’est pas respectée, il est possible pour un tel arbre de catalyser certains dommages.

Il semble manquer ici d’un juste milieu : soit un arbre gigantesque au milieu du terrain, soit des fleurs et des minuscules arbustes collés contre la maison. Il serait possible, avec une bonne sélection, d’avoir une gradation avec un spectre plus complet, il s’agit d’arbres petits à grands, entre un et six mètres de hauteur, et avec une largeur restreinte. Mais le critère sera celui de l’intégrité de la maison, c’est le premier critère que nous avons considéré pour les suggestions qui suivent.

Ainsi, une maison pourrait se trouver avec fleurs et arbustes conventionnels, mais on pourrait aussi ajouter un arbre de moyenne taille à environ un mètre de la maison, et donner une touche esthétique impossible à obtenir autrement. Ces arbres pourront donner de l’intimité et empêcher que tout le voisinage puisse nous voir dans la cuisine par exemple. On peut aussi souhaiter avoir de l’ombre, ce qui ne se donne pas de manière équilibrée avec un arbuste de type thuya (l’écran est trop dense). Plusieurs arbres donnent des fleurs magnifiques, ce qui en fait un hybride entre la fleur et l’arbuste.

Arbres à faible coefficient de dangerosité

Selon une étude (Cutler et Richardson, 1989), certains arbres sont plus susceptibles que d’autres à provoquer des dommages aux immeubles avec leurs racines. En nous fiant à cette étude, nous avons sélectionné les arbres ayant démontré le plus faible taux de dommages reportés.

Le sorbier

Cet arbre est identifié comme posant le plus faible risque aux immeubles liés aux racines. Cela tombe juste à point, car le sorbier offre des variétés qui le placent justement à mi-chemin entre l’arbuste et l’arbre. De fait, il existe des variétés arbustives, comme le Sorbaria d’Aitchison. Cette variété ne poussera pas plus haut que deux mètres et produisent de belles grappes de fleurs blanches.

Notre propos étant de suggérer des arbres dignes de ce nom, nous voulons mentionner ici le sorbier White Swan.

Celui-ci atteindra une hauteur de quatre mètres et une largeur de trois mètres. Il donne des fleurs blanches en mai, mais les petites grappes de baies blanches continuent de lui donner son aspect coloré. S’agissant d’un arbre rustique du Québec, il s’accommode à nos climats et saura contribuer à la faune urbaine. Les oiseaux apprécient ses fruits.

Le bouleau

Pour ce qui est de cet arbre rustique du Québec, il ne semble pas y avoir de juste milieu en ce qui concerne la grandeur. Il existe le bouleau nain boréal, mais sa taille peut aller de 0,4 à 4 mètres de haut, alors que c’est la plus haute mesure que nous visons pour ne pas rester dans le registre des arbustes.

Le bouleau est aussi reconnu comme un arbre posant des risques minimes aux immeubles. Nous pouvons recommander le bouleau pleureur de Young qui pousse jusqu’à atteindre six mètres. Autrement, les bouleaux peuvent se planter assez près de la maison, peu importe leur taille; le problème, c’est qu’ils ont tendance à plier sous le poids de la neige et de la glace, pouvant ainsi atteindre la toiture ou un mur de la maison, tout dépendant de leur proximité.

Le prunier

Nous le mentionnons ici seulement pour dire que ses racines sont amicales en milieu urbain. Il s’agit d’un arbre appréciable sous bien des aspects : fruits comestibles, fleurs magnifiques, etc. Le vrai problème est la maladie qui les décime tous : le nodule noir. Pour cette raison, nous ne pouvons recommander son usage, à moins d’être loin d’une population contaminée.

L’érable

Cela peut surprendre, mais l’érable figure parmi les arbres à faible risque. Il s’agit d’un arbre dont la majorité des espèces peuvent devenir gigantesques, comme l’érable argenté, dont nous ne recommanderions jamais une plantation trop près de la maison. Pourtant, il existe des espèces bien adaptées pour l’ornement d’une façade de maison.

Un arbre bien à la mode est l’érable de l’Amur (parfois prononcé : de l’Amour). Celui-ci, et les autres que nous voulons suggérer, ne sont pas indigènes du continent américain, mais proviennent plutôt de l’Asie. Il atteint une hauteur de six mètres. Très résilient, il supporte les conditions urbaines et réagit bien à la taille. Sa coloration automnale est d’un rouge vif comme l’érable rouge et l’érable à sucre. Un arbre similaire, avec une hauteur de sept mètres, est l’érable de Siebold.

L’érable du Japon mériterait peut-être d’être classé comme un arbuste, mais nous choisissons de l’inclure tout de même. D’une hauteur et d’une largeur de trois mètres, il arrivera parfaitement au niveau des fenêtres du salon ou de la cuisine. Ses feuilles délicates sont rouges toute l’année. On peut aussi opter pour un érable de Corée pour les mêmes caractéristiques, mais avec un feuillage vert.

Pommiers, pommetiers et poiriers

Les pommiers et poiriers font de bons arbres pour le jardin de façade. Leur désavantage est que l’élagage doit être strict si l’on ne veut pas avoir de chutes de fruits sur la toiture et dans les gouttières. Hormis ce petit désagrément, ces arbres fruitiers donnent une floraison printanière exceptionnelle. Faisant partie de l’aménagement paysager comestible, il offre cet avantage de produire de la nourriture en même temps qu’il embellit son lieu. Le pommetier donne des pommettes au goût suret, mais il est possible de les utiliser en compotes ou en confitures.

Par exemple, le pommetier Thé, d’une hauteur à maturité de cinq mètres, donne une floraison blanche époustouflante au printemps. Il serait trop long de vouloir mentionner toutes les espèces pertinentes ici, il en existe beaucoup. L’important est de choisir l’arbre en fonction de la fleur et du fruit, mais sans oublier de déterminer la hauteur maximale.

L’aubépine

Il s’agit d’un arbre indigène du Québec. Toutes les espèces d’aubépine trouveront leur place dans votre plate-bande. L’aubépine canadienne serait un choix idéal pour s’agencer entre fleurs et arbustes.

Sa hauteur peut atteindre entre quatre et sept mètres. Sa largeur devra être contrôlée par de l’élagage puisqu’il pousse surtout en ce sens : jusqu’à neuf mètres de largeur. L’aubépine canadienne donne de belles fleurs blanches et des petits fruits rouges qui attireront les oiseaux. L’épine ergot de coq possède des caractéristiques similaires, pour un port plus ajusté : six mètres de largeur et de hauteur. Pour des fleurs rouges, on optera pour l’aubépine Crimson Cloud.

Bibliographie :

Cutler, David Frederick, et I. B. K. Richardson, Tree Roots and Buildings, Longman Scientific & Technical, 1989.

Drénou, Christophe, Les racines: face cachée des arbres, Forêt privée française, 2006.

(forester.), Michael D. Williams, Guide D’identification des Arbres du Québec et de L’est de L’Amérique du Nord, Broquet, Incorporated, 2008.

Pellerin, Gervais, et Hydro-Québec, Répertoire des Arbres et Arbustes Ornementaux: 1760 Espèces et Variétés de Végétaux du Québec, Gouvernement du Quebec, publications vendues, 2010.