La viorne lentago

18 Nov 2021

Viburnum lentago

La viorne offre, avec plus d’une centaine de variétés aussi dissemblables que belles ; des choix entre le buisson, l’arbuste, et même l’arbre. Quant à elle, la viorne lentago, aussi appelée viorne flexible, pourrait être classée comme un très petit arbre, ou comme un très grand arbuste. Tout dépend de l’utilisation qu’on en fait. Hormis ses qualités ornementales, notons qu’il s’agit encore d’un arbre indigène du Québec, et qu’il peut résister aux climats de presque tout le territoire (zone 2a).

Une hauteur de six à dix mètres serait le maximum à espérer pour une viorne lentago, avec une largeur de trois mètres. C’est d’ailleurs pourquoi elle se place aux deux extrêmes de la classification entre l’arbuste et l’arbre. Avec une bonne taille de formation et en la plantant seule, elle se présentera comme un arbre en part entière. On peut aussi la laisser pousser librement, permettant à ses racines de se reproduire par drageons et pour donner un aspect plus buissonnant. Elle ne conviendra alors peut-être que très peu pour une plate-bande en façade d’une maison, puisqu’un arbuste buissonnant de plus de six mètres de hauteur risque de ne pas être bien proportionné. Mais, en qualité de grand arbuste, on peut jouer avec les formes et les grandeurs, faisant de la viorne lentago la vedette dans un arrangement d’arbustes et de fleurs. En effet, avec ses fleurs et, par la suite, ses fruits, cet arbre est bien à sa place dans les jardins ornementaux.

À maturité, le port de la viorne lentago sera plus arrondi et ouvert. Une taille de formation peut également favoriser un port plus pyramidal. L’écorce brune, légèrement écaillée, ainsi que la forme irrégulière de ses troncs font penser à l’érable à Giguère. Les feuilles sont ovales et mesurent de cinq à dix centimètres de longueur. À l’été, elles sont vertes et à l’automne, elles deviennent rouge pourpre. Les fleurs d’un blanc crème sont regroupées en grappes qui leur donnent une forme de petits parasols de huit à douze centimètres de diamètre. On en profite du printemps jusqu’à juin. Avec un peu de chance, elles attireront les papillons dans votre jardin.

Les fruits et la faune

Un trait commun aux multiples variétés des viornes est son fruit. Dès l’automne, on peut apercevoir l’apparition de petites baies vertes très dures.

En traversant septembre puis octobre, elles passeront du vert au jaune, puis au rose, pour finir noires bleutées. À cette belle coloration, contrastée avec les feuilles rouge pourpre, s’ajoute l’utilité de l’indigène : les fruits nourrissent les mammifères et les oiseaux et l’arbre offre un abri à ces derniers. Certains attendent la fin de l’automne, après quelques gels, pour cueillir les fruits pour les transformer en gelée, en confiture, et même en ketchup.

Conditions optimales

Une viorne lentago s’adapte à tous les types de sols et à tous les niveaux d’humidité. En cas de sécheresse sévère, on recommande toutefois d’en assurer l’arrosage. Elle peut s’adapter en plein soleil ou à l’ombre. Le sel de déglaçage et le compactage du sol ne menacent pas sa santé.

Élagage et entretien de la viorne flexible

Avec sa grosseur, elle ne risque pas de nuire aux structures, pas plus qu’aux fils électriques. En revanche, on peut tailler l’arbre de sorte à favoriser la forme d’arbre. Puisqu’elle se multiplie par drageonnage, il faudrait les supprimer à la base si c’est un arbre à tronc unique qui est souhaité. Or, nous conseillons de ne pas s’acharner à tailler l’arbre pour en faire un arbre droit. Son port naturel demeure commun à l’arbuste un peu irrégulier, mieux vaut lui laisser en grande partie son port naturel. En revanche, pour un arbuste au port buissonnant, bien que la viorne lentago soit d’une assez grande proportion pour cet aspect, il suffit de ne rien faire… Étrangement, son bois mort est reconnu pour son odeur nauséabonde, on recommande donc de l’enlever pour supprimer ce désagrément.

Maladies

Pas de maladies à signaler.

Sources :

• Després, Catherine, et Ariane Desjardins, Abécédaire des arbres de A à Z, Éditions Petite Fleur., 2019.
• Dumont, Bertrand, Des arbres pour les jardins paysagers: sélection, plantation et entretien faciles, 2015.
• Farrar, John Laird, Les arbres du Canada, Les Editions Fides, 1996.
• Leboeuf, Michel, Arbres et plantes forestières du Québec et des Maritimes, 2016.
• Pellerin, Gervais, et Hydro-Québec, Répertoire des arbres et arbustes ornementaux: 1760 espèces et variétés de végétaux du Québec, Montréal, Hydro-Québec, 2010.