Le robinier

Les belles grappes de fleurs blanches pendantes et parfumées au miel du robinier
14 Oct 2021

Robinia pseudoacacia

Pour l’ornementation de nos jardins, rares sont les arbres, proprement dits, qui peuvent faire bon ménage avec les arbustes et les fleurs. Un bel arbre majestueux est toujours agréable, mais il peut, littéralement, faire de l’ombre aux autres végétaux que l’on a si intentionnellement distribués sur notre propriété. C’est alors que sont pertinents les petits arbres, surtout ceux qui donnent des fleurs, comme le pommetier ou le magnolia qui sont très populaires. Nous aimerions ici introduire un arbre qui, bien que rustique, est moins présent, mais tout aussi charmant : le robinier.

Les fleurs du robinier poussent en grosses grappes

Les fleurs du robinier poussent en grosses grappes

Originaire de l’est des États-Unis, il s’agit d’un arbre à floraison qui n’atteint pas plus de douze mètres de hauteur, pour une largeur de huit mètres. Avec son bois qui résiste mieux que les autres à la pourriture, on l’utilise comme matériau qui sera en contact avec l’humidité, comme pour des piquets de clôture par exemple.

Les branches du robinier poussent vers le haut, mais de façon désordonnée. L’irrégularité vient ainsi équilibrer l’arbre qui serait autrement très symétrique, avec son tronc central qui se divise en deux troncs pour s’ériger de manière presque parallèle vers le ciel. Le feuillage n’est pas trop garni, donnant un aspect naturellement éclairci, ce qui est un avantage pour laisser le soleil atteindre le reste du jardin. Il s’agit d’un arbre qui demandera un entretien minutieux et attentionné, les rameaux étant plutôt fragiles. L’écorce d’un robinier mature est gris-argenté, avec des sillons qui traversent l’ensemble du tronc. Elle est épaisse avec de longs reliefs en contrastes avec ses crevasses.

Les feuilles sont longues de 15 à 25 centimètres, composées de 6 à 19 folioles. Leur vert est plutôt bleuté en été, alors qu’à l’automne elles deviennent jaune clair. À travers la cime ovale et modérément garnie, on peut voir dès la fin du printemps de belles grappes de fleurs blanches pendantes et parfumées au miel.

Les fruits et la faune

Bien que les fruits du robinier puissent nous laisser indifférents sur le plan esthétique, ils seront heureusement appréciés par les oiseaux et petits mammifères. Il s’agit de petites gousses de 5 à 10 centimètres. Celles-ci seront vertes lorsque fraîches, puis deviennent brunes et restent dans l’arbre jusqu’à la prochaine floraison. Sans être belles, elles sont assez discrètes pour ne pas enlever le charme du robinier. Pour les curieux, on peut ouvrir les gousses pour y trouver des petits haricots, mais nous ne recommandons pas d’y goûter !

Spécimen mature en floraison - Robinier à Montréal

Spécimen mature en floraison – Robinier à Montréal

Conditions optimales

Un robinier sera heureux en plein soleil, avec une terre bien drainée et pas trop humide. Il présente une bonne résilience relativement aux compactages qui peuvent avoir lieu suite à des travaux. De même, le sel de déglaçage n’a pas tendance à trop lui nuire, on peut donc le planter en façade sans problème. L’enracinement est superficiel, donc aucune inquiétude pour les structures souterraines. Il est facile à planter. Fait intéressant : par son appartenance à la famille des fabacées, le robinier tombe dans la catégorie des légumineuses. Ainsi, la légumineuse est reconnue pour sa fixation de l’azote de l’air dans la terre, ce qui peut avantager le reste des végétaux dans le jardin. Il devient donc un candidat de choix pour le compagnonnage végétal. L’application de mycorhize dans le sol pourrait par la suite assurer une redistribution « équitable » de cet azote dans le reste de la rhizosphère environnante.

Élagage et entretien du robinier

Le robinier ne nécessite que peu d’interventions arboricoles. Pour la majeure partie de son développement, un entretien amateur peut suffire. Une taille de formation ne devra pas être trop sévère, puisque l’arbre se crée des codominances naturellement. Avec ses divisions naturelles du fût en sections parallèles, il ne faut pas se battre contre la nature pour imposer une dominance apicale (chercher une tête unique). Étant de petite taille, une codominance est pratiquement sans conséquence. De même, la masse foliaire étant par soi légère, rien ne sert de lui en enlever, sauf pour un dégagement de structure. On suggère donc de se munir d’une sciotte et d’un sécateur sur perche et d’entretenir l’arbre pour qu’il ne nuise pas à la circulation, aux fils électriques, à la toiture ou autres. Abstenez-vous de tailler l’arbre pour le faire fleurir, il se peut que pour certaines années il fleurisse moins et cela est naturel. Une taille jardinière ayant pour but de forcer une floraison ne ferait que stresser l’arbre.

Les épines se présentent par deux pour chaque bourgeon. Plus l’arbre sera mature, plus elles seront longues et coriaces. Ceci rend alors l’utilisation d’un sécateur sur perche d’autant plus pertinent, question de ne pas se blesser en grimpant dans l’arbre.

Maladies

Très peu de maladies semblent attaquer le robinier. On note seulement le cyllène du robinier.

Sources :

  • Després, Catherine, et Ariane Desjardins, Abécédaire des arbres de A à Z, Éditions Petite Fleur., 2019.
  • Farrar, John Laird, Les arbres du Canada, Les Editions Fides, 1996.
  • Hodgson, Larry., Arbres, Saint-Constant, Qc, Broquet, 2012.
  • Pellerin, Gervais, et Hydro-Québec, Répertoire des arbres et arbustes ornementaux: 1760 espèces et variétés de végétaux du Québec, Montréal, Hydro-Québec, 2010.
  • Williams, Michael D, Guide d’identification des arbres du Québec et de l’est de l’Amérique du Nord, Saint-Constant, Québec, Broquet, 2008.

 

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Dominic Perugino

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