L’épinette rouge

Picea rubens - Épinette rouge
05 Avr 2022

Picea rubens

L’épinette rouge, dont l’aire de répartition se trouve dans les Maritimes et dans la partie américaine des Appalaches, est un arbre dont la valeur dépasse l’ornement de jardin. On l’utilise en effet pour la production de pâtes et papiers, et même pour la fabrication d’instruments à cordes. En forêt, elle est accompagnée de pins blancs, de sapins baumiers, de pruches, de bouleaux jaunes et d’érables à sucre. Pouvant vivre de 300 à 400 ans, elle est l’emblème de la Nouvelle-Écosse.

À maturité, l’espérance de hauteur est de près de 23 mètres, pour une largeur de 9 mètres. Quant à sa rusticité (2b), l’épinette rouge s’accommode parfaitement à presque toutes les régions du Québec.

Avec un port érigé et une cime clairsemée, l’épinette rouge ne se distingue de l’épinette bleue du Colorado ou de l’épinette de Norvège que sur certains points bien précis. On remarque en premier lieu l’aspect plutôt étroit de sa forme pyramidale. Dans le bas de l’arbre, les branches font environ 3 mètres de longueur, raccourcissant graduellement vers le haut de la cime selon le mode propre à toutes les épinettes. L’allure des rameaux est plutôt aplatie avec une orientation tombante, mais dont les extrémités retournent brusquement vers le ciel, donnant la forme de longs crochets.

Spécimen Picea rubens - Laval, Québec

Spécimen Picea rubens – Laval, Québec

L’écorce est brune rougeâtre et parfois grise pâle, presque verte. Les teintes de gris et de vert sont causées par la prolifération de champignons lichénisants, aux apparences de mousse, qui inquiètent à tort les propriétaires de ces arbres. En fait, il s’agit d’un champignon symbiotique qui apprécie l’épinette rouge comme hôte, dont l’habitation est tout à fait inoffensive. Avec l’âge, l’écorce s’écaille en de longs morceaux à la verticale. Elle aura aussi tendance à devenir de plus en plus foncée, pour devenir presque noire.

Les aiguilles sont tout aussi désagréables que celles de l’épinette bleue du Colorado. Pointues et dures, elles peuvent être douloureuses au toucher. Leur couleur est d’un vert pâle tirant vers le jaune, ce qui donne à l’arbre un aspect lumineux et brillant.

Jeunes pousses d'épinette rouge au Canada

Jeunes pousses d’épinette rouge au Canada

Les fruits et la faune

Les cocottes de l’épinette rouge ne sont pas reconnues comme étant particulièrement prisée par les rongeurs, mais cela peut s’expliquer par le fait que l’on ne voit presque jamais de ce fruit dans l’arbre. Tombant au début de l’année, le cône est quasi absent, voire totalement absent de la cime de l’épinette rouge. Les fleurs ne sont guère remarquables, sans intérêt.

Conditions optimales

L’épinette rouge est plus sensible que d’autres arbres du même type. Il est préférable, en zone urbaine, de la réserver pour la cour arrière, car elle tolère très mal le sel de déglaçage. Elle n’est pas non plus reconnue pour sa résistance face au vent. Ceci peut être pallié par le fait qu’elle s’accommode facilement à l’ombre, ce qui peut permettre de lui prévoir un endroit à l’abri du vent, sans compromettre sa croissance. Un sol d’humidité moyenne sera idéal.

Élagage et entretien de l’épinette rouge

L’épinette rouge nécessite généralement peu d’entretien. Évidemment, il est toujours possible de s’inventer un besoin, comme en le taillant comme on le fait pour une haie de cèdres. Il existe des conifères arbustifs qui peuvent respecter les dimensions souhaitées, il est donc inutile de vouloir imposer une forme et une certaine grosseur à un arbre capable d’atteindre 23 mètres. Poussant d’une vitesse assez lente, les tailles d’entretien seront parcimonieuses. Se limiter à l’essentiel, c’est-à-dire, dégager les structures pour que l’arbre s’harmonise avec son milieu urbain. On conseille également une taille de formation pour prévenir les défauts structurels, ou des tailles de correction, si possible, lorsqu’un défaut est présent au stade de maturité. Le défaut le plus commun est la tête codominante, qui compromet la solidité de l’arbre.

Maladies

Les maladies sont assez rares. On peut rester vigilant afin de contrer la présence de chancres ou encore la tordeuse des bourgeons.

Bibliographie

  • Bertrand, Dumont. Guide des arbres, arbustes et conifères pour le Québec. Broquet, 2005.
  • Farrar, John Laird. Les arbres du Canada. Les Editions Fides, 1996.
  • (forester.), Michael D. Williams. Guide D’identification des Arbres du Québec et de L’est de L’Amérique du Nord. Broquet, Incorporated, 2008.
  • Hodgson, Larry. Arbres. Saint-Constant, Qc: Broquet, 2012.
  • Langlais, Guy. La taille des arbres ornementaux. Saint-Constant, Qc: Broquet, 2002.
  • Marie-Fleurette, Beaudoin, Gaudet Martin, Rocray Pierre-Émile, et Michel Labrecque. Les arbres de Montréal. Fides, 1997.
  • Pellerin, Gervais, et Hydro-Québec. Répertoire des Arbres et Arbustes Ornementaux: 1760 Espèces et Variétés de Végétaux du Québec. Gouvernement du Quebec, publications vendues, 2010.
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Dominic Perugino

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